La floraison une étape cruciale pour les pommiers et les poiriers car sans fleurs, il n'y aura pas de fruits ! Mais la seule présence de fleurs au printemps suffit-elle à assurer une belle production de pommes et poires ? La nature n'est pas si simple…
La floraison, une étape cruciale
C’est le processus biologique qui assure le développement des fleurs permettant ainsi la reproduction sexuée des fruitiers. L’aboutissement étant la production de pommes et poires dans lesquelles se retrouvent les « graines » : les pépins.
Le processus de pollinisation
Pour que les arbres portent leurs fruits, le processus de pollinisation doit avoir lieu. Concrètement, des grains de pollen portés par les étamines (organe mâle de la fleur) doivent arriver sur le pistil (organe femelle de la fleur). Une fois à l’extrémité de celui-ci (le stigmate), le grain de pollen doit germer pour atteindre l’ovule situé au « fond » de la fleur afin que la fécondation s’opère. Les fruits se développent ensuite pendant plusieurs mois jusqu’à leur maturité.

Sauver les fleurs
Les conditions climatiques étaient très favorables fin mars, début avril. Les bourgeons à fruits étaient présents en nombre et commençaient à s’épanouir quand nos vergers ont subi un épisode de gel long et intense, à partir du 6 avril.
Pendant plusieurs nuits les températures sont descendues jusqu’à-7°C. Les arboriculteurs ont passé de longues heures dans les vergers pour allumer et surveiller des bougies de paraffines végétales pour tenter de maintenir une température supérieure à -2°C. Sous celle-ci les fleurs gèlent définitivement et ne peuvent donner de fruits, malheureusement beaucoup ont souffert.
Afin d’accroître le nombre de pollinisateurs des ruches de bourdons (Bombus terrestris) ont été positionnées dans les vergers. L'objectif ? Multiplier les chances de déposer des grains de pollen sur les stigmates des fleurs.
Très bons pollinisateurs, notamment grâce à leur pilosité importante sur laquelle se fixent les grains de pollen, ils restent actifs même à une température comprise entre 5°C et 15°C. Cela n'est pas le cas des abeilles domestiques, ou d'autres pollinisateurs alors encore engourdis par le froid.
Les ruches de bourdons sont restées dans les vergers tant que les arbres portaient des fleurs de manière à assurer la pollinisation optimale des fleurs tardives. Il est trop tôt pour se projeter sur la production de nos vergers, mais tout a été mis en œuvre afin de limiter l’impact de ce gel tardif de printemps.